La toute première fois 

   Il est assez difficile de dire ce qui amène à la spéléologie. Ce qui est certain c'est que la curiosité y est pour beaucoup ! Qui n'a jamais, en voyant une entrée à flanc de falaise ou de montagne, mis sa main contre la paroi et penché sa tête au maximum pour essayer d'entre apercevoir quelque chose dans les ténèbres qui s'offraient ainsi. Malheureusement il faut rebrousser chemin car on a la tête pleine de toutes les mises en garde sur le danger d'aller ainsi dans une grotte ...

  Alors un jour on prend son courage à deux mains et on cherche un club pour une initiation, une journée découverte. On cherche une paire de bottes, une tenue solide à laquelle on ne tient pas, éventuellement une paire de gants et hop ! C'est parti..

   C'est alors que la féerie commence. Ce monde obscur et pénétrant s'offre enfin à soi sous la lumière tremblotante des lampes  à acétylène dessinant sur les parois des formes bizarroïdes. Une légère angoisse, au tout début, nous étreint, souvenir de placards sombres et de caves ténébreuses de notre petite enfance, allez savoir ?. 

  Mais bientôt il ne reste plus de place que pour la magie des lieux. Il y fait plus que sombre mais la petite flamme sur le casque travaille d'arrache-pied à repousser la nuit. Il faut  faire un gros effort d'imagination pour se rappeler que tout autour c'est le noir profond...

  C'est une initiation, la progression est aisée mais parfois il faut quand même se mettre à genoux pour passer, parfois même ramper...  Le temps passant, toutes les appréhensions sont envolées et c'est avec plaisir que l'on franchit en se contorsionnant autant qu'on le peu ce passage si étroit qu'on l'aurait juré infranchissable. Et derrière ça continue ! ... 

   Mince alors déjà 2 heures que nous sommes sous terre. On fait une petite pause pour boire un peu d'eau et manger une barre de céréales et il faut déjà faire demi tour. "Mais bon sang , je ne me souvenais pas être passé par là !" Tout est changé, il faut descendre tout ce qu'on a monté et vice versa. Ce qui procure bien des surprises : cette descente, par exemple, si simple à l'aller ne se franchit plus aussi aisément ... tandis que cette étroiture ne paraissait pas si large dans l'autre sens.... Tiens ? il semble faire moins sombre. Et on sent un courant d'air... Là-bas une lueur, la sortie, déjà..

   Ca y est, on est dehors. Le temps a passé. C'est  comme une parenthèse. Le soleil est beaucoup plus bas maintenant...il était presqu'au zénith en entrant.   Le temps est passé à toute vitesse. Il faut rentrer à présent et prendre une bonne douche. Curieusement on se sent quand même un peu fatigué, pourtant cela n'a pas paru bien difficile. Ce doit être un chouïa sportif quand même. Allez maintenant on rentre...

   On est allé sous terre. Le cap est passé c'était une un chouette expérience. Seulement voilà. Durant cette balade on a bien vu à divers endroits que des puits s'ouvraient sans fond sous nos pas que des cheminées s'élevaient pour aller on ne sais où...  Et puis aussi, où donc pouvait bien mener cette rivière dans laquelle on a à peine pataugé ? ...

    Bonheur à celui qui se pose ces questions. La mouche spéléo vient de le piquer, il vient d'attraper ce virus qui risque de le tenir un bon bout de temps...