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Les particularités de la plongée souterraine 

  La plongée Dans un milieu très spécifique, le plongeur spéléo est avant toute chose un spéléologue utilisant la plongée comme moyen d’aller au bout de son exploration et non un plongeur en eau libre désirant diversifier ses plongées.

 Contrairement à la plongée de loisir, l’exploration des conduits noyés requiert un matériel particulier, à savoir des bouteilles à robinetteries séparées et protégées, munies chacune d’un détendeur et d’un manomètre. 
L’éclairage, au même titre que la gestion de l’air (technique des tiers), est capital; il doit être multiple et ne pas gêner la progression. Comme Ariane dans l’antre du Minotaure, le fil guide est le meilleur ami du plongeur souterrain. Il est indispensable mais peut se révéler son pire ennemi s’il est mal utilisé. En règle générale, il est illusoire dans ce type de plongée, de compter sur l’assistance d’un équipier. C’est pourquoi la plongée en solitaire se révèle dans bien des cas préférable, et cela nécessite une formation particulière qui n’est pas dispensée dans les écoles de plongée en lac ou en mer. 

  Cependant, connaître ses limites et renoncer c’est, ici aussi, faire preuve de sagesse Les techniques de progression sur corde et la légèreté du matériel rendent possible une pratique individuelle, voire solitaire, de la spéléo.

  Rien de plus facile que d’accrocher un kit à sa ceinture et de dévaler des puits. Rien de plus facile non plus que de les remonter (même si c’est un peu plus pénible!) Cette apparente simplicité a le désavantage de masquer les réelles difficultés que peuvent présenter les incursions souterraines. Mais de quoi parlons-nous? Y aurait-il donc des risques si manifestes dont le brave visiteur de cavernes devrait se méfier? Sans chercher forcément à les distinguer, les risques rencontrés lors de la pratique de la spéléo se rangent dans deux grandes catégories: les risques propres à l’environnement souterrain; les risques dépendant du comportement du spéléo. 

  Parmi les risques propres à l’environnement souterrain, le danger de crue est le premier qui vient à l’esprit. Rares sont les réseaux souterrains qui ne réagissent pas à de fortes précipitations. Certains sont même réputés dangereux et le bon sens devrait nous dissuader d’y pénétrer si les conditions climatiques sont défavorables. 
  L’instabilité des parois, la présence d’éboulis, de roches glissantes, peuvent aussi être source d’accidents. 
  Le risque le plus sournois est probablement celui représenté par l’eau froide. Que ce soit en progressant dans une rivière souterraine, en franchissant des bassins d’eau calme ou des puits arrosés, le contact prévu ou imprévu (crue) avec de l’eau glaciale entraîne pour le spéléo une déperdition d’énergie spectaculaire conduisant rapidement à l’hypothermie. 

Connaître la grotte et se connaître soi-même 

  Si l’environnement souterrain présente certains dangers objectifs, c’est bien sûr à celui qui le parcourt de savoir en déjouer les pièges ! Partir avec un matériel adapté et flambant neuf ne suffit pas. Encore faut-il être prêt à faire face aux nombreux imprévus qui risquent de se présenter: déficience de l’éclairage, épuisement d’un camarade, blessure éventuelle, longue attente dans le froid (avec le danger d’hypothermie que cela suppose), etc.
  Dans la préparation d’une exploration souterraine, une attention particulière doit être accordée à la connaissance de ses propres limites, à celles des autres, à sa faculté d’évaluer les risques, aux conditions climatiques et, dans la pratique de la spéléologie verticale, à sa capacité d’intervenir rapidement pour dégager un camarade bloqué sur une corde.
   S’engager dans une exploration sans avoir osé aborder sincèrement ces questions, sans avoir osé faire part de ses limites à ses copains (parce qu’on aurait risqué de passer pour un "dégonflé"), pourrait soudain se révéler dramatique lors de l’apparition d’un accroc, même modeste, dans le déroulement que l’on croyait parfaitement huilé de l’expédition. 
  L’expérience montre malheureusement que les "gros pépins" sont souvent dus à un enchaînement d’erreurs d’appréciation qui, prises individuellement, ne sont pas fondamentales mais qui, additionnées à d’autres erreurs ou événements extérieurs, finissent pas avoir des conséquences dramatiques. 

Attention à l’accès aux cavités ! 

  Même si l’on maîtrise sur le bout des doigts toutes les techniques spéléo, encore faut-il ne pas négliger l’accès aux cavités. Il n’est pas exceptionnel que les entrées de grottes soient situées dans des endroits d’accès difficile, voire périlleux. Au bagage technique du spéléo doit alors s’ajouter une bonne connaissance de la montagne et de ses dangers. Y a-t-il risque d’avalanche ? Faut-il éviter de franchir tel passage de nuit ? Est-il nécessaire de placer une corde fixe ? Bref: réfléchir plutôt que guérir...

 

 

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